Partager les victoires et les défaites

Des victoires, des titres et des montées. Le Basket Paris 14 a réussi sa saison sportive 2017-2018. Cette année, le BP14 est même rentré dans le Top 3 des clubs avec le plus de licenciés en France. Cet engouement se ressent dès les plus jeunes et s’étend jusqu’aux plus anciens. Analyse de ce phénomène avec plusieurs acteurs de l’association.

Article et propos recueillis par Geoffrey Charpille

« Quand on supporte les équipes du club, on partage les mêmes émotions que les joueurs. Il y a du stress, de la frustration, de la joie et parfois de la déception. C’est un vrai sport de supporter ! » Nawelle, fidèle supportrice du club parisien est là tous les week-ends pour encourager les différentes équipes. À commencer par les Seniors Garçons 1 qui ont validé leur montée en Pré-Nationale pour la saison prochaine. Contre Bourg-la-Reine ou encore à Meaux, les joueurs ont pu compter sur un soutien important. Ils en ont conscience, comme l’explique Lucas, meneur de cette équipe. « Au fil de la saison, on a constaté qu’il y avait de plus en plus de monde à nos matchs. Gagner dans des ambiances comme ça, c’est incroyable. Quand on joue devant une salle pleine, forcément, ça nous transcende car il y a beaucoup de soutien, notamment grâce aux plus jeunes du club. On a envie de bien faire. On a envie de se donner à 200% pour qu’ils continuent de nous encourager. C’est ce qui nous a aidé à remporter certaines rencontres durant la saison alors qu’on n’était pas dedans. Les supporters nous ont vraiment aidés cette saison. Le stress prenait parfois le dessus et ils n’ont rien lâché pour qu’on se relâche et qu’on fasse l’écart. » Théophile joue en U15 au BP14 et il fait partie de ces joueurs qui prennent du temps pour venir supporter les grands. « Encourager les équipes est important pour moi, je souhaite que le club aille le plus loin possible. » Si le futur du club parisien est en aussi bonne voie, c’est également grâce au travail accompli chez les plus jeunes.
"Gagner dans des ambiances comme ça, c'est incroyable. Quand on joue devant une salle pleine ça nous transcende."

« Ça fait plaisir de renvoyer l’ascenseur »

Les Seniors Filles 1 du club accèdent elles au niveau régional, pour la première fois dans la jeune histoire du club. Ces bons résultats ont donné des idées aux U11, U15, U17 et U20 du club. Les trois équipes ont disputé les finales de Coupe de Paris, finissant avec deux titres chez les U15 et les U17. Les matchs se sont déroulés dans une chaude ambiance, au gymnase Didot (Paris 14e). Nawelle a ressenti le rôle du public dans les moments difficiles. « Le public peut jouer un rôle de sixième homme, c’est certain. On a pu le ressentir lors des matchs serrés où le nombreux public a pu faire la différence à un moment où les joueurs baissaient les bras, notamment pour les U17. Les encouragements des supporters peuvent jouer pour beaucoup sur le mental de certains joueurs. Partager les victoires et les défaites nous fera avancer ensemble. » Un discours que Rudy, l’intérieur des SG1, confirme. « J’avais à cœur de venir voir nos jeunes. Pour la plupart, je les connais personnellement. Certains s’entraînent déjà avec nous. Ce sont toujours les premiers à se déplacer pour nos matchs à domicile. Il fallait leur montrer que les Seniors du club surveillent leurs progrès et leurs prestations. Ça fait plaisir de renvoyer l’ascenseur.
Plusieurs joueurs de l’équipe une ont fait le déplacement. » Parmi eux, Lucas, qui était également présent. « C’est ma première année au club, mais en un an, le club a déjà beaucoup évolué. J’étais le parrain des U11 avec Michael Alard. Grâce aux entraînements et aux matchs, j’ai pu voir l’évolution des joueurs. On essaye de partager notre expérience. Ils sont souvent là les samedis soirs alors qu’ils ont d’autres occupations. C’est donc normal de prendre du temps avec eux, c’est une forme de remerciement. » Cette envie commune de renvoyer une bonne image du côté familial du BP14 n’échappe pas à Théophile. « Quand les grands viennent nous voir jouer, justement, cela m’encourage à être encoure meilleur et surtout, on veut gagner le match », explique-t-il dans un sourire.
"Tout le monde a répondu présent. Je pense que ce déplacement a marqué l'esprit des joueurs."

« Le club a envie de grandir »

Dans une dynamique très positive, le club parisien souhaite continuer sur cette lancée. Pour améliorer son futur, le club peut compter sur son présent sans oublier son passé, comme le précise Rudy. « Je viens de finir ma deuxième année au club et je me sens déjà comme à la maison. L’engouement autour du club, on le sent grandir match après match. Il ne faut pas oublier qu’il nous arrivait de jouer devant quinze personnes à domicile l’an passé. Là, ça n’a rien à voir. Un gros travail au niveau de la communication a été fait et la ferveur du public nous a portés tout au long de la saison. Le public s’est vraiment fait sentir à chaque match, que ce soit à domicile ou à l’extérieur. » Le dernier match à Meaux est une preuve de la ferveur qui s’empare du club chaque week-end. Le BP14 avait loué un bus pour cette dernière rencontre, synonyme de montée si les SG1 s’imposaient en Seine-et-Marne.
Nawelle était présente et elle se souvient de cette journée particulière. « Il y avait des jeunes joueurs du club, des parents, des amis, des anciens. Tout le monde était réuni pour le BP14. Tout le monde a répondu présent alors que c’était le déplacement le plus long de la saison. Je pense, du moins, j’espère, que ce déplacement a marqué l’esprit des joueurs. »
On pourrait aussi organiser d'autres déplacements et faire rayonner le club via ses supporters.

Ancien joueur de Nanterre, Lucas acquiesce ces propos. « Le club a envie de grandir vite. Bien sûr que le projet de montée en Nationale Masculine 3 est intéressant. Mais il ne faut pas aller trop vite. Il ne faut pas se voir plus beau que l’on est. Et surtout, il ne faut pas prendre la grosse tête. Si on se maintient en Pré-Nationale sereinement, ce serait bien. On verra ensuite sur le long terme. » Un avenir qui semble radieux pour le club parisien qui peut compter sur les idées de Nawelle pour fidéliser encore plus le public. « On pourrait avoir un groupe de supporters récurrent lors des matchs et mettre en place des chants pour le BP14. On pourrait aussi organiser d’autres déplacements et faire rayonner le club via ses supporters. Bon, je ne suis pas toujours suivie avec le mégaphone ou les tambours, mais supporter, c’est vraiment un exercice que j’apprécie. » Créer une telle alchimie entre les supporters et les différentes équipes au sein d’un club du 75 n’était pas une mission simple sur le papier. Si le pari sera jugé sur le long terme, l’objectif est pour l’instant en passe d’être réussi au BP14.

Article et propos recueillis par Geoffrey Charpille
Merci à Nawelle, Theophile, Lucas et Rudy pour leur aide à la rédaction de cet article.

Merci à la Mairie du 14e, Carine Petit et Amine Bouabbas et le Comité Parisien de Basket-Ball qui nous soutiennent au quotidien.