Leader de sa poule à l’issue de la première phase de la saison régulière, le #BasketParis14 s’est qualifié pour le Tournoi des As. Outsider, sans pression mais avec une certaine ambition, le club parisien se prépare pour ce nouvel événement régional.
Article de Geoffrey Charpille | Photos de Adrelanine et LeBougMelo
Gymnase Didot, XIVe arrondissement. Jeudi 14 février. L’odeur de transpiration se mélange aux bruits des ballons qui rebondissent. Au milieu des joueurs qui composent l’équipe première Masculine du Basket Paris 14, les sourires se lisent sur les visages. C’est à se demander si la formation parisienne a conscience de ce qu’elle peut faire. Elle a terminé leader de la Poule A de la première phase de la saison régulière. Ce classement lui donne le droit de participer au #TournoiDesAs (23-24 février 2019 au Plessis-Trévise). Cette nouvelle compétition regroupe les deux premiers de chaque poule de Pré-Nationale Masculine. Après des demi-finales croisées, le vainqueur de la finale obtient un ticket virtuel pour la Nationale Masculine 3. Le club vainqueur aura « juste » à se qualifier en playoffs lors de la deuxième partie de saison pour valider sa montée. Une formule que le Directeur Technique, Michael Alard, du club apprécie. « Il ne faut pas oublier que nous sommes promus à ce niveau. On va jouer à 100%. Affronter ES Viry-Chatillon Basket n’est pas forcément le meilleur tirage. Les autres équipes engagées sont expérimentées. Nous, on va y aller pour faire un résultat, mais notre saison ne se joue pas lors de ce week-end. »
"Il ne faut pas oublier que nous sommes promus à ce niveau" Michael Alard, Directeur Technique
La saison est longue et éprouvante. Et pourtant, le club du XIVe ne veut pas se cacher derrière une ambition mesurée, comme l’explique son entraîneur, Amine El Hajraoui. « Nous sommes un groupe de compétiteurs. On joue tous pour gagner. Ce tournoi, ce n’est que du bonus. Tout le monde a envie de bien faire dans ce club. Nous sommes encore vus comme un Petit Poucet à ce niveau. On n’a aucune pression, mais c’est vrai qu’il y a un certain engouement autour du club qui fait plaisir, c’est positif. » Grâce à un recrutement de qualité et une communication importante, le club a pu attirer des joueurs qui ont connu les niveaux supérieurs, comme la Nationale Masculine 2. « Avant de commencer le recrutement, notre ambition, c’était le maintien », explique Michael Alard. « On a ajouté ensuite quatre joueurs de “luxe” (non rémunérés) à l’équipe et ça a tout de suite apporté de la qualité aux entraînements. Le recrutement a été sain. » Les résultats ont été rapides. Meilleure défense de la Poule A sur la première phase, le club s’est donné les moyens de réussir. Mickaël Biganzoli, l’une des nouvelles têtes de la formation parisienne le confirme. « Pour ce tournoi, nous sommes confiants. Avec l’équipe qui a été construite, le Tournoi des As, c’était le minimum. Là, on a vraiment les crocs ! » Et comme le dit le proverbe, l’appétit vient en mangeant…
Le club vainqueur du Tournoi des AS aura "juste" à se qualifier en playoffs lors de la 2nd phase de la saison pour valider sa montée.
Un projet sur le long terme
Avec plus de 700 licenciés, le BP14 veut jouer dans la cour des grands tout en prenant son temps. Le club existe depuis quatre ans. Une histoire récente donc, que le coach du BP14 n’oublie pas. « Au-delà de notre équipe, il faut faire comprendre qu’il y a un vrai projet derrière le club. C’est une ruche où toutes les abeilles travaillent, à commencer par le président, Arthur Oriol et le Directeur Technique Michael Alard. » Mickaël Biganzoli est le parfait exemple de cette volonté de travail commune. Joueur des Seniors Garçons 1, il mène actuellement un double projet en étant animateur dans l’école de basket sur les U5, U6, U9 et U11. « C’est une première pour moi, je suis en période de reconversion. Je m’éclate vraiment en transmettant mon expérience aux petits. Cette bonne ambiance, elle est communicative et elle se transmet dans tout le club. Dans notre équipe, la façon dont on joue, la cohésion dont on fait preuve, c’est vraiment un plaisir. Tout le monde apporte un petit plus au club. » Un discours appuyé par Michael Alard. « Il y a un truc qui se passe au sein du Basket Paris 14. Le staff, les joueurs, le coach, le public : on sent une véritable effervescence. » Pour preuve, personne au sein du BP14 n’oublie le premier match de la saison où plus de 500 personnes avaient pris place dans les gradins. Une réussite « boule de neige » pour l’ancien joueur de Gennevilliers. « En fin de saison dernière, on a eu un rendez-vous à la Mairie du 14e arrondissement et elle nous a donné l’opportunité d’évoluer à Didot. Elle a pré-réservé la salle alors que les plannings n’étaient pas encore faits. Et on ne l’oubliera pas ! On veut encore les remercier pour le travail accompli derrière Amine Bouabbas, l’adjoint à la mairie chargé des Sports. » Derrière ces paroles se cache une envie particulière…
Personne au sein du club n'a oublié le 1er match de la saison où plus de 500 personnes avaient pris place dans les gradins.
Ne pas inverser les rôles
« Non, les joueurs n’ont pas pris la grosse tête. Après, avec une salle remplie à tous les matchs et les conditions idéales pour s’entraîner, c’est parfois difficile pour eux de garder la tête froide. Pour l’instant, ils y arrivent bien. Bien sûr, nous sommes obligés d’avoir des coups de moins de bien et parfois, on profite trop de l’instant présent. On est parfois trop dans le kiff, mais c’est notre rôle de remettre les joueurs dans le droit chemin. » Réaliste, Amine El Hajraoui sait que le plus difficile reste à faire : ne pas s’enflammer, ne pas inverser les rôles et continuer de travailler. « Parfois, oui, on a l’impression d’être l’équipe à abattre. Mais non, le club ne se prend pas pour un autre. Personne n’a changé. Il n’y a que des gens sérieux au BP14. L’émulation est collective et surtout, elle est positive », pour Michael Alard.
Le système de parrainage où chacun des joueurs de l’équipe première est le parrain d’une équipe de petits montre bien que le club n’oublie pas d’où il vient. Et surtout, il sait où il veut aller : le plus loin possible. « Pour qu’on réussisse cette prouesse, nous sommes toujours à la recherche d’améliorations. Offensivement, défensivement, dans la lecture du jeu, dans la sélection de nos tirs, on essaye en permanence de trouver des axes de progression. Tout le monde a envie de faire mieux. On essaye de se mettre minable à l’entraînement pour que les résultats soient là en matchs », détaille l’entraîneur parisien.
« Nous, on a l’impression que l’équipe n’est pas encore à 100%. On doit notamment travailler notre instinct de tueur pour nous rendre les matchs plus faciles », rajoute le Directeur Technique. Le chassé veut passer dans la peau du chasseur.